Pages

jeudi 5 novembre 2020

Douleurs d'automne.

 

La Loire a pris son visage d’hiver mais son regard reste sec,
Sa peau ridée, son âme recroquevillée.
Qu’importe le ciel puisqu’il ne lui offre aucune caresse.
Qu’importe le vent puisqu’il reste sourd à son frêle jupon.
Qu’importe le jour puisqu’il ne porte plus le rire des enfants.
Qu’importe le matin puisqu’il abandonne la nuit sans un message d’amour.

L’automne claudique tristement et l’hiver sonne déjà le carillon de la rigueur.
Comme un glas glacé, gris, piquant et sournois.
Les yeux se noient d’encre.
Les feux se pelotonnent dans des poêles bourdonnants.
Les volets se rabattent.
Les portes se ferment, laissant une folle frayeur dans les fossés des chemins
Dévorés par l’obscurité.

L’hiver met dans sa hotte la mort sans compassion.
La société la rend normale et nous coupable.
Ce soir, le monde me refroidit les mains…


 

 

8 commentaires:

  1. Ce soir quelqu'un prendra peut être ta main pour la réchauffer , ou t'adressera un sourire, un mot, pour partager sa lumière et prendre le contre-pied de tes trois derniers vers. Je t'ai lu, souvent (?) régulièrement (?) et ce poème vient en première place de ceux que je préfère.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, ce soir il y aura des mains chaudes et de la lumière.
      Mais ce monde promis me fera quand même peur dans la nuit.
      Et pour longtemps.


      Supprimer
  2. Coucou. Et pourtant. L'hiver qui arrive comporte de belles choses. Un feu de cheminée, un chocolat chaud et des couvertures à rajouter sur le lit pour les câlins au chaud. Je te le souhaite, malgré cette morosité ambiante. Bises alpines.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'aime ton côté résolument positif, ça fait du bien!
      Bises ++.

      Supprimer
  3. Des mots qui s'accordent avec ces jours de novembre où la vie s'enfuit, où les rêves se noient, où le monde s'enferme dans ses prisons d'égoïsme et de violence...Frissons glacials au creux du cœur...

    RépondreSupprimer
  4. Des mots bien tristounets, mais évocateurs de l'air ambiant !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Heureusement, le soleil nous tend sa force pour gommer le gris.

      Supprimer