Des dames frêles s’agitent, papillons ténébreux, sur
l’horizon brouillé.
Gestes blancs, baisers de plume déposés sur le front
froid du temps.
Le vent siffle, tresse d’incessantes lamentations d’où
s’échappent des guirlandes affolées dans un costume de mille feux sauvages.
La vigne se perd dans son sommeil d’or, enveloppée
d’un crachin tenace.
La danse des corbeaux, auréolée de bavardages
stridents, rauques et noirs, s’incruste dans le paysage.
Il ne reste rien sur les treilles, la valse de leurs
ailes épaisses déchire le ciel pour rien.
Les grappes vendangées se confondent en alcool pour le
mariage insensé du temps passé et du temps à venir. Tous deux perchés sur la
même incertitude.
Je roule entre mes doigts la lumière du jour jusqu’à
en écraser les ombres.
Les heures passent, se renouvellent. Toujours
différentes mais tellement semblables.
La beauté se mue en une improbable aventure quand ta main glisse dans le fond de ma poche.
Ton sourire s’enveloppe des couleurs de l’automne rieur. Tes yeux m’emportent dans cet autre monde où murissent tes soleils prometteurs.
Dimanche nous attend près de la cheminée…