Le jour s’enveloppe d’un foulard de soie blanche que le souffle du temps soulève comme un jupon volage. Souple. Léger. Amusé. La neige craque, vierge, avec son silence onctueux de croute de pain juste sorti du four. L’air piquant soulève la ouate grise avec l’élégance du temps aimable pour dénicher le soleil. Il n’est pas bien loin le bougre, discret, rond. Il nous observe avec un étonnant sourire mat. Froid.
Nos pas se suivent, heureux et déterminés. Nos traces d’éléphants enchantés laissent derrière nous, pour d’autres intrépides, une promesse de bonheur. Je sais aujourd’hui que le Paradis est blanc. Que le vent, même l’hiver, y danse avec de biens belles dentelles éphémères. J’ai entendu leur rire courir sur les branches des arbres engourdis. J’ai soufflé sur la lumière interdite volant vers les crêtes aux pointes acérées. J’ai touché des yeux un rêve immaculé.
Seule la montagne sait forger un tel enchantement.
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Balade du Puy Chalvin, la Chapelle Saint Laurent, les Combes. (05) 5,9km aller retour. 211m de dénivelé positif... puis négatif. |