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mercredi 9 octobre 2024

L’automne, sa pluie lourde.

 


L’automne, sa pluie lourde, ses chaudes nuances ensorcelantes, ses petits instants aux couleurs somnolentes papillonnant dans l’air du jour charmant avec ses tenues de taffetas parfumées.

La nuit qui suit le jour emporté par un gris roulement de tambour alors que suintent, bavardes et collantes, les dernières notes ternes des lumières écrasées sur les chemins perdus entre les vignes.

L’automne, et mon cœur fatigué pleure dans des silences affolants où déambulent les tremblements cruels des âmes innocentes, empêtrées au milieu des méandres d’un monde devenu fou, et ses lendemains incertains.

Alors, je regarde danser les parapluies…


 

jeudi 3 octobre 2024

Les flots tumultueux du ruisseau du temps perdu.

 


Le petit Bleu, café blotti derrière ses boiseries peintes, nous laissait franchir sa porte pour devenir plus légers. Nos seize ans venaient y colorier de folles espérances. On ne se quittera pas. On n’oubliera pas le regard des filles à la peau de pêche, aux lèvres douces, aux mains maladroites. Laissant nos cœurs battants d’adolescents saigner sur les arêtes des trottoirs à la venue des premiers chagrins, nos mues hésitantes rôdaient, une cigarette interdite entre les doigts, dans les longs couloirs du lycée.

Le verre de lait avait la couleur et le goût de la fraise. La magicienne du lieu nous observait compter nos pièces de monnaies pour régler l’addition, avec un sourire affectueux. Dans le soir peuplé de réverbères timides, sous les verrières des abris bus, des baisers inachevés nous laissaient l’âme pantelante. Futurs souvenirs divagant dans les caniveaux, le temps d’une averse pleine d’étoiles dorées, puis piétinées par les passants indifférents.

Combien de marcheurs malhabiles foulent, sans s’en rendre compte, une multitude de rêves d’adolescents amoureux, égarés dans les flots tumultueux du ruisseau du temps perdu.

 

mercredi 2 octobre 2024

Une sortie colorée.

 


L’automne saupoudre ses fins parfums d’humus délurés, de champignons amusés, sous un soleil un peu fou arrosant les feuilles avec bonhomie. Le jardin, réveillé dans ses moindres recoins, laisse s’animer une foule de petits aventuriers matinaux, locataires débonnaires, s’offrant une sortie colorée.