Pages

jeudi 13 février 2025

Seule la montagne sait forger un tel enchantement.

 


Le jour s’enveloppe d’un foulard de soie blanche que le souffle du temps soulève comme un jupon volage. Souple. Léger. Amusé. La neige craque, vierge, avec son silence onctueux de croute de pain juste sorti du four. L’air piquant soulève la ouate grise avec l’élégance du temps aimable pour dénicher le soleil. Il n’est pas bien loin le bougre, discret, rond. Il nous observe avec un étonnant sourire mat. Froid.

 

Nos pas se suivent, heureux et déterminés. Nos traces d’éléphants enchantés laissent derrière nous, pour d’autres intrépides, une promesse de bonheur. Je sais aujourd’hui que le Paradis est blanc. Que le vent, même l’hiver, y danse avec de biens belles dentelles éphémères. J’ai entendu leur rire courir sur les branches des arbres engourdis. J’ai soufflé sur la lumière interdite volant vers les crêtes aux pointes acérées. J’ai touché des yeux un rêve immaculé.

 

Seule la montagne sait forger un tel enchantement.


 
Balade du Puy Chalvin, la Chapelle Saint Laurent, les Combes. (05)
5,9km aller retour. 211m de dénivelé positif... puis négatif.

 
Merci à Pascal, mon ami, notre guide du jour, pour ce merveilleux partage.

mardi 11 février 2025

Laissons là ma muse se reposer…

 

Image rencontrée sur le net.

Les vallons ensorcelés de rêves jolis, attendent patiemment la sortie du sommeil de la nymphe assoupie, nue, solitaire. Son corps tiède épouse les silences froids de l’écorce de son arbre. Glissent sur sa peau, lisses et tendres, des baisers d’anges, éparpillés ici où là, presque ailleurs, lovés dans le trouble du jour qui vient d’éclore. Engourdi par le vent silencieux, humant l’air sauvage offert en partage, en amant protecteur, l’arbre veille.

La lumière, toute blanche de la vallée, chemine comme un vol de papillons égarés dans ses sillons tracés pendant la nuit. Dans ses plaines inconnues aux ombres inattendues, elle ondule, docile, là où l’aventure s’invente à chaque orage, brûlante comme une âme insoumise. Seul le diable peut comprendre…

Le temps s’effiloche, guettant l’ouverture de ses paupières tendrement fermées, encore lourdes de sommeil. La nymphe dans ses langueurs reste allongée, violoncelle à l’archer caressant, silhouette respirant la musique du matin. Sa pause est une invite fragile.

Laissons là ma muse se reposer…

mardi 4 février 2025

Les Grangettes.

Pour le simple plaisir des yeux, une de mes balades autour de Monêtier les Bains, lieu magique de ma convalescence. Soleil et neige. L'air pur. La montagne, ça vous soigne.

Partage plaisir...






 
Le Monêtier les Bains - Les Grangettes (05). 4,37km - 245m de dénivelé.
Un pur bonheur.


dimanche 2 février 2025

Une arène attenttive.

 


Le sourire est fier,
porté par un soir de velours rouge.
Tapis soyeux.
Tapis joyeux,
dans une arène attentive.

Le regard de la femme est clair,
vif,
sans innocence…
Sa main flotte jusqu’à ses lèvres mi ouvertes,
promises,
sensuelles…

La salle est plongée tout entière dans l’ombre évanescente des tentures.
Derniers bavardages feutrés,
premiers silences obligés…

Elle ferme les yeux,
rayonnante !
Elle se cambre,
longiligne,
mouvante.

Elle attend,
elle invente,
elle est amante sans sofa…
la nuque offerte,
cheveux attachés avec un peigne en ébène.
Elle laisse les prunelles distantes caresser sa robe,
son corps qui se devine nu sous la toile fine…
Le spectacle sur la scène s’oublie,
il est dans la salle.
Elle le sait, elle frissonne…

Dans la rumeur bleue se détache le peigne.
Les cheveux roulent sur ses épaules à la peau mate.
L’étreinte est fugitive,
inventive.
La vanille fleurit dans la bouche.
La cannelle oscille dans le nez…
Mes yeux vibrent et le rideau se lève…