La lumière du soir vagabonde, éternelle solitude égarée par les promesses du jour sur les sentiers du temps. J’entends le rire peu farouche du vent siffler en traversant les arbres, en caressant les branches, en embrassant les feuilles. Le soleil encore blanc, chemine dans le cœur des vignes frémissantes… C’est l’été, saison moribonde drapée de sa mante de coton filandreux, qui s’avance, trainant les pieds, désabusé. En silence, il baisse les yeux, et l’indifférence enveloppe sa solitude… Les pampres s’accrochent aux songes assoupis du promeneur improbable, rêveur solitaire, s’étourdissent de leurs futilités.
J’aimerais tant m’abandonner à l’ivresse des certitudes, mais la nuit avance de son pas régulier, feutré, fourbe. Croire au bleu d’un ciel amical, espérer le soleil, devient une illusion famélique. La sombre mantille de l’horizon se défait dans un silence indigo.