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jeudi 30 avril 2020

Rideau noir


Mes paupières tombent,
Rideau noir affalé sur un jour fuligineux.


J’entends un monde de reflets où le ruisseau calme rugit ;
Un monde de musiques où l’onde sage abrite des merveilles ;
Un monde de lumières où l‘eau est miroir sans alouette.

Ici, en toute liberté, les mémoires viennent tisser un voile de rides
Bordé de dentelles de cristal, dans le refrain argenté du Changeon.


C’est une belle halte où ma raison nomade aime flâner,
Un endroit qui adoucit ma solitude tourmentée.
C’est un lieu étonnant, étranger à mes pas d’aujourd’hui.


Une peste nouvelle interdit mes sorties :
Je suis puni d’une faute qui ne m’appartient pas.
Le moulin de La Planche, Bourgueil, février 2020.


mercredi 29 avril 2020

Vert


Dans le vert épais dissimulant la pluie grise du jour refroidi, s’éveille une clarté magique.
S’élève une douce musique.


J’ouvre la fenêtre pour qu’elle me pénètre jusqu’à frôler mon âme et mon cœur.
Je laisse mes yeux ravis courir dans cette mosaïque joyeuse.


 Le jardin oublie sa tristesse épaisse et nous offre le sourire de ses promesses.

lundi 27 avril 2020

L'heure du thé.



Le jour se faufile, léger et clair, dans le fouillis ténu des feuilles neuves du tilleul, bruissant en un frisson accueillant.
C’est l’heure du thé, l’instant heureux où nos envies vagabondent hors de la maison. Une pause, en équilibre sur le fil de l’air, balancé par une ambiance anglaise où traine l’envie d’une lecture bien française.
Le temps s’est arrêté là, dans les secrets furtifs du jardin déjà en été.
Le vent tiède, échappé du sud, chatouille une foultitude d’insectes bourdonnant, tourbillonnant.
Plus haut, dans l’arbre offert au ciel, une chorale d’oiseaux agités piaillant en écho aux bavardages de notre nonchalance.