Mes paupières tombent,
Rideau noir affalé sur un jour fuligineux.
J’entends un monde de reflets où le ruisseau calme
rugit ;
Un monde de musiques où l’onde sage abrite des merveilles ;
Un monde de lumières où l‘eau est miroir sans
alouette.
Ici, en toute liberté, les mémoires viennent
tisser un voile de rides
Bordé de dentelles de cristal, dans le refrain
argenté du Changeon.
C’est une belle halte où ma raison nomade aime flâner,
Un endroit qui adoucit ma solitude tourmentée.
C’est un lieu étonnant, étranger à mes pas d’aujourd’hui.
Une peste nouvelle interdit mes sorties :
Je suis puni d’une faute qui ne m’appartient pas.
Le moulin de La Planche, Bourgueil, février 2020.