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mercredi 31 août 2022

Je regarde la mer mon Frère.

Trégastel et sa côte de granit rose (22), le 21 août 2022.

 

Je regarde la mer mon frère. Elle n’a pas la noirceur de la terre, là où la froideur des gens autoritaires arpente, ombre maléfique et délétère, les tendres plages aux douces dentelles de pierre. Je regarde la mer mon frère, en me demandant s’ils savent se taire, s’assoir, ouvrir un livre, oublier la guerre, estomper l’aigreur de leurs commentaires. Je regarde la mer mon frère en pesant le bonheur de ton voyage vers la lumière, porté par l'épais parfum de la mort qui libère. Dans le mystère d’un bleu tendrement outremer, tu peux désormais jeter les silences de ta vie en enfer. Je regarde la mer mon frère alors qu’un jeu sectaire dévore la lisière des souvenirs de notre enfance involontaire.

 

 

En dépit de tout, le ciel laisse s'endormir le soleil dans ce cadre merveilleux.

Pendant que je regarde la mer mon Frère, la haine hystérique d’une colère sourde est venue planter, dans mon dos, sa triste lame de fer.

vendredi 19 août 2022

Les fontaines.

 

Les fontaines chuintent, femmes désabusées…
La nuit ardente a ôté son jupon froissé.
Elle fond, blanche, laiteuse, au petit jour.
Se taisent les fourbes peines alambiquées,
Les silences orageux, les rondes passées.

Je m’enivre de la folie de tes caresses
Offrant à ma peau des perles nacrées de grâce.
Les draps, soie subtile, glissent sur ma paresse,
Mon dos, mes jambes. Lascivement tu m’embrasses…

Le matin chante sur nos corps juste serrés,
Le soleil s’échappe de l’horizon doré.
Tes cheveux fous, défaits, traînent sur l’oreiller,
Toile d’arabesques sauvages, chamarrées…

Les fontaines arrosant les femmes fatiguées
Sur le bord de la nuit magie, sont adossées.
Au creux de tes hanches, tremble le troubadour,
L’amant farouche que tu as fait abdiquer.
Mes errances d’enfance sont enfin chassées.


Nuit des chimères, Le Mans (72). Août 2022.