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mardi 27 février 2018

La nuit...


 La nuit atteint la fin du jour.
Des pas légers.
Des rires étouffés.
Des silences
justes un peu grisés
par le froid égaré dans le piaillement des oiseaux
affamés.

La nuit a mis son chapeau gris,
a coiffé ses sourcils sauvages
pour chasser l’ennui.

La brume de taffetas s’est envolée de la colline
toute brune,
cheval de hasard,
la crinière au vent.

Alors les arbres en lisière ont souri à la vigne,
dans un étonnant bouquet de lumière...

Ton baiser dans le cou
a étouffé le chant fugace du vent mordant,
à la dérive dans les branches nues des arbres.





jeudi 22 février 2018

Partir, revenir.




Le jour gris va finir par m’éteindre. La nuit sans audace, tout durant sera malingre. L’aube rose se pose. Elle attend que la lune voyage un court instant sur l’écran de notre histoire.

Je t’ai quittée c’était hier, c’était avant. Je t’ai regardée un peu fier, un peu grand. Bête je le suis, fou je le demeure, dans la nuit debout je t’effleure.

Belle, ma Reine, fée délicate et blanche, réelle souveraine, jouet d’agate de mon silence, je pense, je vis de toi, si loin de ton âme, si près de ton cœur, fort et faible de ton image.

T’aimer le soir et le dire dans la foule peu sage... Seul le train pour le départ sous la lune brame ; les quais pour tes pas seuls dans l’encre blanche du soir trop long, ton regard... le noir et déjà la nuit, je me penche.

Tu es là, sauvage, le bras tendu.
Je fuis la dernière lueur.
Tu es loin dans le bruit, si lasse, première peur.
Je me berce du roulis seul dans mes rêves d’enfant.
Le samedi est passé, courte trêve d’un instant.

La nuit tout durant aura été malingre. Gracieuse tu m’as attendu sans te plaindre. J’accours vers toi, toujours aussi fou, ton amant... sur le quai tu es restée seule…
Tu m’attends...


mercredi 21 février 2018

De belles histoires...




Le ciel surveille les nuages comme un pasteur ses moutons dans un pâturage, la mine ronchonne, les yeux baissés, attendant la pluie, rêvant de nuit, espérant les étoiles.
Le jour est tamisé au travers d’une ouate fine qui s’accroche à la cime des arbres encore nus, encore tristes aussi.
 
 
Dans le tourbillon fatigué des minutes qui s’égrènent avec lenteur, surgit le passé, ses murs, ses toits refaits avec sagesse. Avec goût. Avec une élégance étudiée.

Chinon…

Chapeaux, écharpes et gants ne sont pas de trop. Les rayons de soleil épars sont timides, trompeurs. L’air pique.
La vienne se tait sous l’étrange défilé des platanes qui trainent le pas sur les quais. Au bout de l’allée, même Ronsard s’est assoupi dans son immense fauteuil. Il y a les oiseaux qu’un rien agite ; l’onde brune qui se ride comme une vielle femme, sans prendre le temps d’accrocher ses rêves sur les rives somnolentes.

 Quelque pas à Chinon, un dimanche au bord de l'eau, 18 février 2018.
Mais rien ne nous parait terne. Nos yeux regardent les mêmes choses, dans la même direction. Le silence de l’instant nous raconte de belles histoires…

vendredi 16 février 2018

Sur les rives.







La Loire.
Le vent.
Le froid.
La nuit qui ne vient pas.
Enfin, pas encore.
Le silence blanc, bousculé de murmures gris, glisse et glisse toujours vers l’horizon.

La Loire.
Le ciel.
Son reflet.
Le jour qui s’étouffe.
Enfin, pas tout à fait.
Ta main chaude, dans ma poche, contre la mienne, me parle du bout des doigts.

 La Loire à Chouzé sur Loire, 11 février 2018.
C’est dans ce silence d’hiver que tu m’offres le frisson que j’attends.
Que ce soit le jour, la nuit, tu as cette grâce folle qui me fait fermer les yeux.