Pages

lundi 26 septembre 2022

Je tremble.

 

Image empruntée au Net.
Adam Martinakis: https://www.martinakis.com/about-adam

Je tremble comme un silence respire la lumière,
la bouche ouverte pour aspirer les étoiles.
Mes mots attendent la nuit.
Ils s’entassent sur une passerelle suspendue
entre ciel et terre,
entre hier et demain,
entre chien et loup,
affolés de ne pas trouver mes pages blanches caressantes,
rassurantes.
La nuit s’approche pourtant,
de son pas bleuté que grignote un crépuscule volatile.
Je n’ai plus soif de dormir.
Blotti dans la ouate délicate du lit envahi par mes envies sauvages qui le font rugir entre folie et songes bruyants,
s’immisce dans mon corps étendu,
bercé par une Diane diaphane au-dessus des draps,
l’espoir de tes baisers.
Les vaporeux rideaux de tulle léger flottent dans le tourment acidulé de l’air chahutant mes flous rêves colorés.
Où est ta main ?
J’entends ton cœur battre la chamade,
mais où s’est cachée ta main ?
Je tremble sans elle,
lumière évaporée ou pas,
je tremble.
Dans le noir sirupeux danse ton regard et ton rire envoutant déchire le brouillard rugueux de mon impatience.
Le feu vient couvrir nos peaux tendues.
Approche,
offre-moi tes caresses d’organdi espiègle pour qu’elles parfument mon désir.
Je tremble déjà en entendant le feulement des draps sur ton corps d’albâtre que blanchit une lune vaporeuse.

lundi 19 septembre 2022

Le ciel bleu.

Terrasse au Pellerin (44), 17 septembre 2022.

 

Le ciel bleu laisse dégouliner son soleil blanc sur les rives de la Loire, là où s’est assoupie une terrasse entourée de verdure. Le vent clair caresse le silence avec ses murmures parfumés tout en sifflotant entre les typhas distraits qui dodelinent de la tête. Sur la table abandonnée, serpente encore, dans l’ombre des tasses sucrées, des bavardages et des rires généreux. Les voix ont saupoudré leurs notes chaudes dans le bruissement tout proche des arbres agités par le bonheur de l’instant, avant de s’évanouir dans le treillis des chaises traversées par la lumière badine.

C’est un bout d’été qui chemine avec une douce lenteur sur les rives du fleuve où Le Pellerin vient dégourdir son esprit nonchalant, le sourire accroché aux lèvres. Il flotte dans l’air une saveur de vacances platoniques s’éternisant les yeux clos, les mains dans les poches, sous le bienfait du jour à la chaleur improbable…

mardi 13 septembre 2022

Instant volé.

 

La triste brume caligineuse,
sournoise et capricieuse,
s’est déchirée.
Flottent dans l’agonie outremer
ses toiles diaphanes,
trouées,
silencieuses,
rêches.

Le vent piquant du bout de la nuit,
glacial et pénétrant,
s’est invité dans ces lambeaux bayant sous les rayons de la lune apaisée.

Sur ta peau argentée,
enveloppée de reflets scintillants,
se mirent le sourire du ciel et les milliers de fleurs d’étoiles
arpentant tes rives
où dorment de capiteux coussins
couverts de perles de cristal.

L’heure est blanche.
Sous ta robe de dentelles fragiles,
ta peau miroir m’offre ses frissons vanillés.
Le jour se lève.
Sur ton ventre doux,
mes mains vagabondent.

Le pont de Langeais. (37) (Image empruntée au net)