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jeudi 30 avril 2020

Rideau noir


Mes paupières tombent,
Rideau noir affalé sur un jour fuligineux.


J’entends un monde de reflets où le ruisseau calme rugit ;
Un monde de musiques où l’onde sage abrite des merveilles ;
Un monde de lumières où l‘eau est miroir sans alouette.

Ici, en toute liberté, les mémoires viennent tisser un voile de rides
Bordé de dentelles de cristal, dans le refrain argenté du Changeon.


C’est une belle halte où ma raison nomade aime flâner,
Un endroit qui adoucit ma solitude tourmentée.
C’est un lieu étonnant, étranger à mes pas d’aujourd’hui.


Une peste nouvelle interdit mes sorties :
Je suis puni d’une faute qui ne m’appartient pas.
Le moulin de La Planche, Bourgueil, février 2020.


10 commentaires:

  1. Punis nous le sommes tous cher letienne, certains plus que d'autres ont certainement commis des excès ou des trop peu. A tous de les assumer maintenant. Comment faire autrement ? Le jour s'éveille tristement en ce 1er mai qui devrait être une fête et une offrande.
    Mon petit-fils aîné a eu 19 ans le 28 avril, un anniversaire isolé chacun dans sa bulle amère.

    Je vous offre un brin porte-bonheur pour apaiser ces instants ébranlés et les adoucir !
    merci pour votre belle écriture.
    Je vous envoie toute mon amitié.

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    1. Quand je parle de faute, je parle ce celle que génère le système qui nous dirige, et qui nous envoie dans un mur, à une vitesse folle. Notre monde est décadent et la terre nous punit.
      Voilà 7 semaines de confinement, utiles bien sûr, mais longues et avec les incertitudes liées à la sortie.
      J'aimerai tant embrasser nos enfants, notre petite fille... mais même avec 100km ça ne sera pas possible.
      Je sais que je ne suis pas le seul dans ce cas, que j'ai un jardin, etc, mais ça ne me console pas.
      Merci pour le brin porte bonheur.
      Prenez soin de vous.

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    2. Mais j'avais bien compris letienne ! nos dirigeants n'ont pas anticipé la crise... et voilà...
      Continuez à prendre soin de vous et des vôtres.
      ça devrait aller !
      Avec mes amitiés.

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  2. Bonsoir Étienne,

    C'est compliqué, ce confinement, et aussi ce déconfinement à venir (qui me fait plus peur encore). Un trop long confinement ne fera pas de bien à notre équilibre mental. Mais un laisser-circuler sans restrictions risque de favoriser une deuxième vague trop forte qui engorgerait les hôpitaux et asphyxierait les équipes soignantes. Donc, je suis partagé. Bien sûr, nos dirigeants font aussi des choix en fonction de l'économie, mais c'était prévisible.
    Nos proches nous manquent, 100 km c'est très peu finalement. Pourtant, pour que ces six ou sept semaines de confinement n'aient pas été vaines, ce n'est pas le moment de relâcher. Ce serait trop dommage.
    Allez courage l'ami, soyons forts et patients. Une chose est sûre, chaque jour de plus qui se termine nous rapproche de la victoire contre ce virus.
    Merci de m'avoir appris le mot "fuligineux", et d'avoir partagé ce rêve, ou plutôt cette frustration qui génère le rêve (c'est ainsi que je l'ai compris).

    Bises, bon week-end.
    Fabrice

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    1. Ton analyse, tout comme ta poésie, est tout en finesse.
      Ça ne va pas alléger l'attente, forcément, mais tes mots vont m'aider.
      J’imagine ton confinement moins simple que le mien...
      J'aime utiliser le mot qu'il faut, là où il faut.
      Celui-ci correspondait tout à fait au ciel de mon songe.
      A bientôt, prends soin de toi.
      Je t'embrasse.

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  3. Il est arrivé
    Sournois
    Maléfique
    Et nos belles convictions
    Se noient Dans Les boues
    Les boues de l'inconnu.

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    1. Et c'est sans doute parce qu'il est sournois qu'il me fait si peur.

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  4. Oui, une peste nouvelle interdit nos sorties. Tout comme toi, Letienne, je serai privée de voir mes enfants et petits-enfants bretons, 800 kms c'est bien trop loin. Peut-être que mon fils de Lyon et sa petite famille viendront nous voir, eux ils le pourraient, mais ils ont peur d'apporter avec eux le virus... Tout va être compliqué pendant quelques temps. On aura envie, mais on n'osera pas des fois que... Cela commence à être long, je suis de ton avis, même si, comme toi, j'ai de l'espace et de la verdure autour de chez moi...
    Bonne soirée, Letienne.

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    1. Nous vivons la même aventure, les mêmes contraintes, les mêmes angoisses et la même tristesse.
      Mais le déconfinement me fait encore plus peur.
      Courage, prends soin de toi.

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