Le vent est cet animal féroce rugissant dans les plis infinis
du jour. Ses tempêtes, ses griffures, creusent des lignes profondes sur mon écorce
pâle. Le jour, joker de mon innocence, les remplit de poussières fines et
légères. Mon visage blanc parsemé de tâches roses, ruine sans ombre de mes
vingt ans, ne veut plus retenir ce vent puissant.
Alors qu’il passe sans jamais me lasser. Que virevoltent
ses grimaces, ses menaces, grondant comme un discours jaloux. Le silence finira
par se coucher dans la cour et ma jeunesse s’envolera de la place du village où
mes rires et mes jeux se sont évanouis, comme autant de feuilles mortes au
début d’un automne triste.
Que le vent triche avec mes rires jusqu’au creux de la
nuit. Qu’il arrache avec force les espoirs et les rêves de ma carcasse balayée
de pluie froide. Qu’il maudisse ma rage de vivre avec sa dernière énergie,
parce que moi aussi je passe… je creuse une cachette loin de ses sursauts
ravageurs, de sa violence sournoise qui déambule dans les crevasses qu’il
abandonne derrière lui, pour marquer son territoire d’animal vaincu.
Je tisse ma vie avec les fils assidus du temps, comme une douce envie de revanche.
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