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lundi 8 décembre 2025

Le vent.

 


 

Le vent est cet animal féroce rugissant dans les plis infinis du jour. Ses tempêtes, ses griffures, creusent des lignes profondes sur mon écorce pâle. Le jour, joker de mon innocence, les remplit de poussières fines et légères. Mon visage blanc parsemé de tâches roses, ruine sans ombre de mes vingt ans, ne veut plus retenir ce vent puissant.

Alors qu’il passe sans jamais me lasser. Que virevoltent ses grimaces, ses menaces, grondant comme un discours jaloux. Le silence finira par se coucher dans la cour et ma jeunesse s’envolera de la place du village où mes rires et mes jeux se sont évanouis, comme autant de feuilles mortes au début d’un automne triste.

Que le vent triche avec mes rires jusqu’au creux de la nuit. Qu’il arrache avec force les espoirs et les rêves de ma carcasse balayée de pluie froide. Qu’il maudisse ma rage de vivre avec sa dernière énergie, parce que moi aussi je passe… je creuse une cachette loin de ses sursauts ravageurs, de sa violence sournoise qui déambule dans les crevasses qu’il abandonne derrière lui, pour marquer son territoire d’animal vaincu.

Je tisse ma vie avec les fils assidus du temps, comme une douce envie de revanche.

 

 

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