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lundi 15 septembre 2025

Le soir.

 


Le soir s’enroule tendrement dans une nuit drapée de velours déchiré et la pluie menue s’endort, doucement, en éclaboussant de perles bleues l’horizon aux contours fragiles, pâles, décolorés. Les murmures de la terre brune, parfumée d’une encre indécise, serpente dans l’ombre mauve des treilles s’égouttant dans le vent aimable.

C’est un moment plein de grâce où l’humidité piquante se faufile dans mon écharpe fraichement nouée, d’un geste vague. La magie opère quand le ciel désinvolte offre à mes yeux avides les couleurs d’un peintre amusé, posés sur une toile improvisée, d’un mouvement ample mais précis.

L’art est là, dans les gestes simples de la nature. Je ralenti mon pas qui se joue des silex éparpillés sur le sol encore dégoulinant. J’hume avec gourmandise les délicats parfums de fin d’été, parenthèse émouvante chargée de l’éclat indompté des étoiles.

Je suis là, libre, léger, planté dans un décor des mille et une nuits, terriblement vivant.

 


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