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samedi 14 janvier 2023

Les frontières de l’impossible.


 

 

ATDS Versailles/France. Image empruntée au net.

 

Au bout du grand voyage,
épreuve cruelle d’une éprouvante traversée,
les frontières improbables sont englouties dans la gueule de la mer carnassière,
broyées par ses mâchoires d’écumes sauvages.

Le froid.
La fatigue.
La peur.
Les cris des mouettes,
goélands,
hostiles,
arrogants.

Les mains qui se crispent sur les cordes,
lisses et détrempées.
Doigts blessés,
peaux déchirées dans la nuit blafarde battue d’embruns noirs.

Le sel partout.
Sur les lèvres ouvertes.
Dans les yeux brûlés.
Dans les corps vaincus.

Moïse se tait.
Moïse se terre.

L’enfant qui se noie.
La mère qui pleure.
La mer qui mord.
La mort qui aboie.

Les frontières de l’impossible.



20 commentaires:

  1. des mots éprouvants et forts pour accueillir cette oeuvre particulière

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    1. Les mots ont jailli au cœur de la nuit.
      Comme un cauchemar.
      La photo, pour une fois, est venue après.
      Difficile de trouver une image sombre, sans vrais visages, capable d'illustrer ce poème.
      Celle-ci lui va bien.

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  2. Stupidité faite homme
    D'ignorer le passé
    Et n'être trop assez
    Sensé afin d'atome
    De son humanité
    Contre la vanité
    Faire un céleste dôme.

    Bonjour Letienne,
    L'homme sera toujours un loup pour l'homme ! Magnifique poème.
    Bises

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    1. Hélas oui, l'homme est un loup sauvage pour ses condisciples.
      Bises.

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  3. Saisissant puissant
    Frontières impossibles
    Monde sauvage

    B. semaine letienne

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    1. Des mots pour accompagner mon cri.
      Comme une lave bouillonnante.
      Souvent, je les travaille comme de la glaise.
      Là, ils se sont figés aussitôt couchés sur ma page blanche.

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  4. Surréaliste. Au coeur de la nuit les ombres ont jailli

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    1. La photo porte le surréalisme en elle,
      mais la réalité me brûle de l'intérieur.
      Les ombres de la nuit me font peur...

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  5. Il est dur pour moi de bon matin de lire ces mots intenses qui sont loin de faire entrer la lumière dans ma journée, alors que par la fenêtre , le manteau neigeux offre plus de qiétude. Que ta journée soit belle Etienne.

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    1. Certains matin, l'aube reste grise, même si la neige est présente.
      Désolé d'avoir bousculé ton début de journée.

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  6. Tu ne nous as pas habitué à ce style dramatique.
    Tu as vu un film qui t'a impressionné ?
    Bisous cher frangin
    •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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    1. Non, pas un film, mais un article de presse douloureusement illustré de photos terribles.
      Mon émotionnel a fait le reste...
      Ne t'inquiète pas, dans ma tête tout va bien.
      Bisous ma Belle.

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  7. Poignant ce poème, un cri contre les injustice de ce monde...
    Bises de mon paradis (en espérant qu'il continue à l'être encore longtemps !)

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    1. Ces gens qui fuient la guerre, peu importe laquelle, ne sont pas tous égaux dans la fuite.
      La mer est un terrible piège, un immense cimetière.
      Et leur fuite est invisible.
      J'en tremble...

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  8. Frontières de l'impossible
    Où s'échouent les cris perdus
    Frontières de guerre
    Où se meurent les libertés
    Mots de haine
    Mots de désespoir
    Barques de morts
    Naufrage programmé
    Orage et tempête
    Notre monde explose
    ***
    L'image est terriblement évocatrice ....

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    1. J'avais peur, en écrivant mon texte, d'être dur, peut-être même violent.
      Toi, tu oses et tes mots sont justes, précis, vrais.
      Oui, notre monde explose.

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  9. En lisant ce texte , voilà ce qu'il m'inspire

    Titane

    Que de souvenirs me reviennent
    De ce 15 avril qui vit périr
    Non seulement notre avenir
    Mais cette gigantesque baleine

    On la croyait insubmersible
    Elle nous transportait avec classe
    Avant de heurter cette glace
    Dans un fracas bien inaudible
    Du port qu'elle avait quitté
    Du port qu'elle rejoignait

    Elle était née de l'hémisphère
    D'un ingénieux et d'un banquier
    Se croyant les maîtres sur terre
    Oubliant leur humilité

    Avec cupidité , la mutilèrent
    La privant de coquilles de noix
    Qui auraient pu pour cette fois
    Sauver ces gueux de leur misère

    Moi Geppetto , je n' put rien faire
    Si c'n'est d'organiser l'impensable
    Un plongeon vers l'imaginaire
    Qui nous verra mordre le sable

    Nous fûmes absorbés par cette mer
    Qui nous transportait comme l'Orphéon
    Se transformant en un geyser
    Juste orienté vers les bas fonds

    En quelques heures tout disparut
    Laissant hagards et frigorifiés
    Ces nantis au corps gelé
    Au dessus de l'animal perdu
    Qui s'enfonçait vers l'abîme
    Accompagné de leurs victimes

    La cupidité humaine est un aveux
    Même si son cours est dispendieux
    Tant il est vrai qu'elle ne coûte que peu :
    La plupart n'étaient que des gueux .

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    1. Un texte qui vient en écho au mien, avec dans ses mots une violence qui claque comme un drapeau dans la tempête.
      Toujours ton émotionnel à fleur de peau. Content de te lire à nouveau.

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