Pluie.

 

L’automne s’ébroue sans mystère, dans la pâle lenteur du jour finissant. Le gris se marie fort bien avec les couleurs moribondes d’une saison mise à nue, sans douceur, sans sourire. Chagrin lancinant. Chant étouffé. Humeur glacée d’un ciel suffocant. Fenêtre ouverte, fenêtre fermée, rien ne change et la pluie ruisselle sur les ardoises du toit dans une folle indifférence. Les gouttières glougloutent et la magie de l’eau s’échappe en autant de petites rivières interminables.

Mon humeur dodeline de la tête. Un drap fin plonge mon regard granuleux dans les prémices de la tempête qui écrase, de son pas dégoulinant de certitudes, mes doutes et mes faiblesses. C’est un jour de solitude. C’est presque la nuit et je sens mes yeux faillir sous le joug pesant d’une lumière sans panache.

Ce soir, l’automne m’ennuie en étiolant ses soupirs.