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jeudi 18 mars 2021

L'instant.

 

Nos pas vagabonds s’engouffrent dans l’escalier déposé le long d’une façade d’encre. Le soleil, timide, se pose sur les marches irrégulières, brille sur une double rampe à l’allure montmartroise. La Loire, déjà, sourit aux passants. Le bac ronronne face au courant, et son humeur mécanique emplit l’air d’une douce envie de voyage.

Les maisons s’écartent et la lumière scintille sur l’onde à peine éveillée. Le matin chante ses parfums singuliers de pain frais, écharpe gourmande dansant sur la place. L’hiver n’est plus vraiment présent et le ciel bleu, le vent doux, les bavardages nonchalants sont davantage l’empreinte d’un printemps précoce.

Sur la rive, là où l’herbe se laisse séduire par des remous silencieux, le temps glisse sans s’en rendre compte. Séparée de nous par une Loire docile, l’église de Couëron, immobile en haut de sa butte, nargue la Tour à Plomb de sa silhouette imposante.

Le calme nous envahit, léger comme un jour de vacance. Fragile comme le vol d’un papillon.

Nous voyons le même monde, savourons la même émotion.


2 commentaires:

  1. L'image ressent le battement de nos coeurs qui chantent,... le calme envahit le monde son ralenti et son empreinte.
    Merci letienne pour ta poésie ; douce journée à toi.

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