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mercredi 5 novembre 2025

La nuit de passage...

 

Image du net.

 

La nuit de passage
Déchire son corsage,
Ondule brûlante, sauvage,
Sur ton ventre encore sage.

Tout cet amour pétri d’orages
Au carrefour de tes silences,
Tous tes trop lourds bagages
Abandonnés sur le quai de tes absences :
Des souvenirs remplis de mirages,
Mille pages écrite sans berceau,
Mille naufrages et autant de tempêtes,
Mille rivages sans possible conquête.

Je suis la fin du jour et toi l’aube volage,
Décor d’un amour sans partage,
Flou, au souffle de cendre… fourbe badinage.


Sommes-nous amants ?
Sommes-nous vivants ?
Faut-il déchirer nos draps, otages
De ces nuits de paix sans abordage,
Piégées par ton regard en nage ?
Emportées par le fil de l’eau ?







jeudi 23 octobre 2025

Le quai.

 

Photo rencontrée sur le net.

Spleen, poussière élégante dans un satin vaporeux. Lumière fade autant que fragile. Dans ce dédale curieux d'un matin serti de gris, dans la pâleur d'un jour immobile, dansent des doutes autour de son cœur inquiet et pesant. Le quai désert. Ses valises encombrantes au cuir épais, élégantes, déposées par ses mains engourdies, épuisées. Un geste lourd. Le temps s'endort dans le brouillard de l'incertitude d'un train espéré, embusqué derrière un horizon de feutre. Dans le réveil du jour, le manteau de laine rose pâle est fatigué, lourd pour ses épaules silencieuses. Ses pas perdus, ses souvenirs épais, ses larmes en attente. Déserter sa prison au bonheur factice, dorée mais défraichie, blessante. Ne pas se résigner à l'issue fatale.

Être libre. Enfin.

La méfiance s’estompe. Les regrets, les réminiscences aussi. Le fil du temps se débarrasse de ses craintes comme un chien s’ébroue après avoir échappé à la noyade.

Un grondement. Le sol vibre. Invisible, le soleil est au bout du quai. Elle l’a reconnu. Elle devine son sourire métallique, ses joues grises et roses. L’éclat de ses yeux dans des lanternes lumineuses.

Demain est déjà là...