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mercredi 21 mars 2018

Elle.




Elle lit péniblement. Les yeux sombrent, lourds, assaillis de faiblesse pâle.
Le voile du rideau se soulève… La fenêtre respire le jardin ensoleillé.
Elle repose les mains sur ses genoux, le livre entrouvert.
Elle veille, abandonnée la veille.
Elle est si belle, balancée par le chant de la lumière…
Sa vie s’évapore à pas souples en effaçant sa mémoire dérisoire.
Elle froisse son visage, desséché et lassé. Les yeux clos, gourds, transparents… usés.


Le jour se meurtrit de son ultime souffrance.
Au cœur du chuintement des pages qui s’affolent dans le courant d’air, tremble le jour qui s’épuise.

Un chat, le temps qui passe et fait frissonner l’horloge.


8 commentaires:

  1. Au coeur de l'émotion, tu nous cueilles.
    C'est très beau.
    ¸¸.•*¨*• ☆

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    1. Image souvenir, instant imbriqué dans ma mémoire, parfum d'un autre age...
      Je la verrai toujours, son livre à la main, dans un rai de lumière qui berçait le temps passant.
      Ma grand-mère me manque tant.
      Bises silencieuses.

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  2. Comme un chant satiné qui pépie à l'oreille de la grand-mère !

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  3. La grand-mère s'étiole doucement, telle une petite flamme qui vacille. Tu nous transportes. Bises alpines.

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    1. Toutes et tous, nous gardons en nous cette autre Maman que sont nos Grand-Mères.
      Bises ligériennes.

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  4. Comme ce texte est émouvant ! IL me rappelle tant de vies accompagnées ainsi jusqu'à leur dernier souffle. Merci à toi. Amitiés. Joëlle

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    1. Nos grand-mères sont le point d’orgue de nos souvenirs d'enfance.
      Jamais elles ne nous quittent, jamais.
      Amitiés.

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