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vendredi 5 janvier 2018

Je te regarde.



Je te regarde dans les yeux sans comprendre cette douce indifférence qui te fait volage…
Même la nuit suave et bleue qui chemine en tournant en rond ne saura tapisser l’incohérence de ma mémoire, effacer les caprices des saisons. Je malmène ta présence comme une obligation, souligne l’âcre dentelle aujourd’hui brune de tes rives.
Tu es là sans y être…
Sous ton épais et humide brouillard, je jour peine à sécher des larmes grises. Tu as bien du mal à cacher tes faiblesses en attendant de luire au prochain soleil.
Auras-tu encore l’audace de croire que ton âge te permet tout ?
Que ta fuite langoureuse me fait peur ?
Pauvre égarée, ton maquillage finira par fondre et le marcheur que je suis ne verra plus que tes rides.
Tu ondules, fière de cette allure chargée de vide, engoncée dans ta suffisance, mais le temps passe aussi pour toi, et sans te ménager pour autant.

 La Loire à Langeais. (Photo empruntée au net)

4 commentaires:

  1. Tu n'es pas très tendre avec elle pourtant elle me paraît être généreuse.

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    1. Parfois le regard change à la faveur d'une brume, d'un ciel gris, d'un vent froid.
      L'âme du poète se laisse aller à une dérive maussade... mais le soleil est toujours dans le miroir élégant du fleuve. Les matins finissent par retrouver de la voix pour chanter.
      Ah! La Loire... quelle maitresse!

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  2. Cette photo est sublime. Je crois que chacun fait ce qu'il peut face à l'avancée des ans. Certains ou certaines, plus fières s'accrochent à leurs années plus clémentes. Bonne semaine à toi. Amitiés. Joëlle

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    1. Comme le chantait Brel: mourir, la belle affaire, mais vieillir, oh, vieillir...
      C'est le seul moyen pour vivre longtemps, mais parfois ça pèse un peu quand les regards se dérobent.
      Amitiés.

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