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mercredi 23 octobre 2024

Lignes droites, lignes courbes.

 

L'étreinte, Pablo Picasso, 1966

 


Des rires scintillent dans nos bavardages, s’entortillent autour de nos yeux.

Nos murmures brumeux fourmillent dans le noir, sans peur du soir, glissent sur nos peaux offertes aux balancements syncopés, langoureux, d’un rêve, d’un voyage. Où est la raison quand les démons sont les maitres du jeu ?

Des fragments de notre errance s’enflamment, dans les secrets du lit, dans les plis bleu des silences vaporeux, au fond de nos regards vacillants. Nos paupières glissent sagement dans une douceur délicieuse.

Nos peaux se frôlent, se caressent, frémissantes, soumises.

Lignes droites, lignes courbes, mes doigts s’invitent sur ton corps, guidés par le musc intemporel de ton parfum vanillé. C’est un fragment du temps qui pose sa patte de velours sur la toile de notre mémoire… empreinte blanche, enrubannée d’une étole de brume indigo.

La rivière du désir succombe à l’appel des étoiles.

 

Dans l’air doux, sucré, vivant, s’assoupit le temps.

Nos souffles résonnent, tempo fou des amants.

 

 

lundi 21 octobre 2024

Une fragile mélodie.

 


Le timide soleil d’octobre
accroche ses ombres volatiles
dans l’air nonchalant.
Les dentelles de sa robe
ondulent dans un onctueux bavardage
soulevant à peine son jupon crème.
Les lèvres pensives de l’air
sirotent le silence au travers de la paille
jetée avec mélancolie par le temps pressé,
dernier remord avant le long sommeil.
Des doigts agiles
saupoudrent les poussières qui s’agitent dans la lumière.

Assis,
le cœur dans l’ombre,
j’écoute la fragile mélodie
apportée par le vent
dans son écrin de feuilles parfumées,
aux couleurs sauvages et rebelles.
Il y a,
même dans l’automne arrogant venant frapper les fenêtres,
quelque chose de beau
dès que le soleil se met à chanter,
d’une voix claire,
ses mélodies épicées.