Attendre
le quai
ses silences
des mains perdues
dans les poches
des odeurs
des couleurs
des rumeurs de train
une pluie fine
dégoulinante
le jour s’effritant
indifférent
la solitude
en sautoir
sur une peau nue
d’un cou
immobile.
Dans le long corridor où se perdent des rails dans l’infinie peur du lendemain,
des lumières pâlottes essaiment l’aigreur du temps qui se balance comme un
singe égaré.
Attendre
quoi
qui
la nuit
la fin de la pluie
déjà les regrets
sa fuite
son sourire
sa mine ravie
son arrogance
son loden vert
sa démarche lente
l’assurance
d’un bonheur ailleurs
une silhouette perdue
la foule
immobile.