Promenade automnale autour de Benais (37)

 

Balade automnale, dans les bois, tout près des vignes.

Un peu de soleil, un peu de pluie... l'automne s'installe.

Partage silencieux dans un monde tout en couleur.

L'été indien au coeur des vignes.

 

L’été s’agite encore,
timidement,
sur la terre toujours tiède.
Sa lumière à peine étourdie
caresse encore les feuilles des ceps
s’accrochant dans l’air avec arrogance.
L’automne traine les pieds
pour entamer sa danse
aux mille couleurs.

Cette année,
la folle andalouse ne se pare pas de son tulle écarlate,
de ses soies enflammées.
Son haleine vaporeuse
oublie de rire
sur le flan des coteaux.

La vigne s’endort dans son apparat vert et brun où surnagent,
en de rares endroits,
quelques feuilles rouge et or.
L’air,
aussi sec que fou,
brouille l’horizon de promesses qu’il ne sait pas tenir.
La terre craque.

Le soir,
s’approchant lentement,
siffle.
L’été nous offre ses dernières rumeurs parfumées
pour laisser éclore notre nostalgie
sur le bord des chemins.

Le paysage est calme,
serein.
Des châtaignes,
glanées dans les bois silencieux,
sont notre trésor.

Le parfum du bonheur.

 

C'est dans le cœur de notre maison, à l’abri de ses volets en bois, que j'ai délaissé mes doux moments d’enfance.

Ils viennent à présent, heurter la fenêtre de ma mémoire. Il me faut l’ouvrir. Il me faut jeter un œil dehors, dans le jardin. Ce matin, ce sont les plus jolis qui me sourient avec un petit salut jovial, un clin d’œil accroché à une cagoule en laine, multicolore, tricotée par toi Maman.

De grandes aiguilles, celles du temps égaré, au bout de tes mains.

Photos usées, rêves sépia. Bruits feutrés, rires estompés.

Nous. Trois frères, un même regard, une même envie, un même avenir.

Le parfum du bonheur. Mondeville (14). L'été 1961.

 Dans mon cœur, en dépit de tout, survivent une foultitude d’exquis petits moments que rien ne fera jamais pourrir, surtout pas mon âge :

La maison, ses volets en bois, notre chambre, ses lumières...

Le soir et cette heure chaude pour trouver le sommeil.

Le regard de Maman, le regard de Papa… dans notre maison aux volets en bois…