Le dimanche matin traîne dans l’herbe encore fraîche des éclats de rosée égarés par une brume insoumise. La nuit ronronne sous les arbres, en chat grognon agacé d’un premier rayon de soleil venu le caresser sans en avoir l’air, comme ça, juste pour le plaisir. Le jour chante au travers des persiennes fermées sur la fenêtre ouverte. Il fait chaud. Chaud comme un été qui se serait invité avant son heure, en convive toujours pressé. Les draps sont descendus au pied du lit, doucement, sans bruit. Notre flemme échappe à l’agitation du jardin se réveillant au rythme guilleret du piaillement des oiseaux.
C’est un dimanche matin comme je les aime. Une douceur pleine de sucres fourbes, malicieuse petite souri dont les yeux pétillants narguent avec insolence l’obscurité. Un dimanche matin où nos sourires glissent sur nos corps offerts au silence du temps, aux contours imprécis que dilue un mélange soyeux d’ombres et de lumières s’estompant au bon vouloir de nos respirations.
Un dimanche matin fait de roses aux pétales courant sur nos peaux froissées de bonheur, quand leur flou parfum danse sur des accords langoureux. Magiques.