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mardi 16 juillet 2024

Un silence indigo.

 


La lumière du soir vagabonde, éternelle solitude égarée par les promesses du jour sur les sentiers du temps. J’entends le rire peu farouche du vent siffler en traversant les arbres, en caressant les branches, en embrassant les feuilles. Le soleil encore blanc, chemine dans le cœur des vignes frémissantes… C’est l’été, saison moribonde drapée de sa mante de coton filandreux, qui s’avance, trainant les pieds, désabusé. En silence, il baisse les yeux, et l’indifférence enveloppe sa solitude… Les pampres s’accrochent aux songes assoupis du promeneur improbable, rêveur solitaire, s’étourdissent de leurs futilités.

J’aimerais tant m’abandonner à l’ivresse des certitudes, mais la nuit avance de son pas régulier, feutré, fourbe. Croire au bleu d’un ciel amical, espérer le soleil, devient une illusion famélique. La sombre mantille de l’horizon se défait dans un silence indigo.

 

mercredi 10 juillet 2024

Un peu d'été sur les sentiers.

 

Balade aux lacs d'Hommes (37).
Retenue de Pincemaille. 29 juin 2024.


Un souffle de jour caresse doucement le chemin bordé d’ombres fugaces nichées sous la ramure des arbres. L’endroit n’existe que pour ses charmants silences qui me plaisent. Sous mes chaussures, le falun chantonne des notes tièdes, farineuses mais si tendres à mes songes. Dans mes yeux que la lumière fait plisser pour tamiser les rayons du soleil, le temps s’effiloche avec une patience calculée. L’inattendu serpente avec application sur les sentiers justes assez sauvages pour m’étonner à chacune de mes escapades. J’aime me perdre dans tous ces entrelacs où les surprises ronronnent pour mieux me surprendre, au détour d’un plan d’eau, miroir coloré où le ciel peint des tableaux sans relâche. Toujours différents sous leurs édredons de reflets. Je respire la solitude que m’impose le lieu, avec l’infini bonheur d’être là, simplement vivant dans un décor de rêve.






 

lundi 8 juillet 2024

Viens, c'est du swing, allons danser!

 

La nuit aura été écorchée par les hardes brunes valsant autour de brulots incandescents et de vagues enflammées jetant leurs ombres affolées sur notre attente, nos incertitudes.

Alors, venue de nulle part, portée par un vent inattendu, la lumière a jailli sur l’horizon du matin blême et fatigué. Une musique agitait l’air encore tiède des remous fiévreux de nos espoirs malmenés. Tu m’as tendu la main après avoir enfilé ta robe bleue à pois blancs et chaussé des escarpins de toile. Tu m’as glissé dans l’oreille :



Viens, c’est du swing, allons danser !