Je bois, à la fontaine de tes yeux, la voluptueuse fraicheur de ta nacre sauvage jaillissante. Au cœur de l’ombre des méandres tendres de ton sourire, je fais mes bagages pour un brûlant voyage…
La
nuit suave et bleue est déjà en chemin.
Tes lèvres,
voiles libres saupoudrées d’étincelles outremer,
papillonnent en brassant l’indigo du crépuscule hésitant.
Cette saison apporte avec elle tes délices indomptés. Je soulève le satin joyeux de ton corsage, glisse la chaleur de mes mains ensorcelées sur ta peau frémissante. La moiteur de ton souffle emporte mes baisers dans la dentelle de tes cachettes secrètes. Je plonge à âme perdue dans le brun de tes rives. Tu es là, peu farouche… au creux de ton lit défait, les draps dansent dans le vent léger, tintés de brumes venues sécher les larmes grises du jour évaporé.
Le printemps a bien du mal à cacher ses faiblesses en attendant de luire au prochain soleil. Te voilà emportée par l’audace de croire que ton âge te permet tout. Ton onde langoureuse m’offre ses caresses affolantes…
Le temps s’égrène, s’égare sous ton maquillage de sable fin. Il retient le marcheur, le vagabond souriant à tes rides subtiles qui font ta beauté.
La confluence de la Loire avec la Vienne, 29 mars 2022.