L'étreinte, Pablo Picasso, 1966
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Des rires scintillent dans nos bavardages, s’entortillent autour de nos yeux.
Nos murmures brumeux fourmillent dans le noir, sans peur du soir, glissent sur nos peaux offertes aux balancements syncopés, langoureux, d’un rêve, d’un voyage. Où est la raison quand les démons sont les maitres du jeu ?
Des fragments de notre errance s’enflamment, dans les secrets du lit, dans les plis bleu des silences vaporeux, au fond de nos regards vacillants. Nos paupières glissent sagement dans une douceur délicieuse.
Nos peaux se frôlent, se caressent, frémissantes, soumises.
Lignes droites, lignes courbes, mes doigts s’invitent sur ton corps, guidés par le musc intemporel de ton parfum vanillé. C’est un fragment du temps qui pose sa patte de velours sur la toile de notre mémoire… empreinte blanche, enrubannée d’une étole de brume indigo.
La rivière du désir succombe à l’appel des étoiles.
Dans l’air doux, sucré, vivant, s’assoupit le temps.
Nos souffles résonnent, tempo fou des amants.