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lundi 23 septembre 2024

Le canal de La Martinière (44)

 

Le canal de La Martinière, le 22 septembre 2024.

L’automne pointe son regard engourdi sur les bords du canal, sur son granit assoupi, sur ses vieilles coques en béton qui défient les assauts du temps. Sans bouger. Sans parler. Les berges ronronnent, chats débonnaires, sous les dociles caresses du vent. Le temps n’appartient à personne. Le ciel laisse rouler ses nuages d’encre dans le remous agité de leur passage. Tout est là, dans ce tableau immobile, posé dans un silence gris par le pinceau d’un artiste tissant l’éclat de ses bruines chagrines.

Mon visage se colle à la fraicheur de la brise. Mes yeux se ferment. La terre du chemin se joue de mes pieds fatigués. Mon pas traine. Le jour aussi. Mes mains nues glissent dans mes poches, griffant le fond de mes pensées.

Les couleurs ont fondu, laissant la lumière s’étendre paresseusement sur les veilles cordes élimées, écharpes sans parfum sur la gorge de l’acier taché de rouille, ancrages moribonds pour des navires disparus.

Et voilà que la pluie vient piquer de son sel le coin de mes yeux.

 


4 commentaires:

  1. Balade nostalgique en noir et blanc...
    Ballade sur une mélodie d'automne ponctuée de silences, tissés par la bruine...
    Et les bateaux endormis en fin de vie laissent traîner cordes et chaînes rouillées: souvenirs des voyages d'antan...
    Et le temps passe, passe inlassablement...
    ***
    Merci pour cette page pleinne d'émotions poétiques et photographiques
    ****

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    1. Un jour qui n'en était pas un, si sombre sous son ciel de pluie grises.
      Le noir et blanc raconte bien cette nostalgie des voyages d'hier.
      Le canal de la Martinière est un lieu impressionnant, ancien cimetière de trois et quatre mats de la glorieuse époque des grands voiliers.

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  2. Sous la grisaille du ciel, le canal semble abandonné. Ancrages couvertes de rouille, cordes hors d'usage,
    berges sans bateaux, le temps s'est arrêté, alors que la pluie égrène lentement ses gouttes et que s'affadissent
    peu à peu les couleurs de l'automne. Beaucoup d'émotion, de nostalgie d'une époque à jamais révolue, qui
    n'en finit pas de sombrer sous l'œil indifférent de l'eau qui passe...

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    1. Ce lieu nostalgique, ce lieu de mémoire, fut un temps une base de l'OTAN en France.
      Aujourd'hui, une association tente de la préserver dans son jus, mais la tâche est immense.
      L'endroit reste magique, intemporel.

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