Photo empruntée au net. |
Le regard gommé par le reflet de la vitre ne chantant plus les nuances du soleil, tu te perds dans une mélancolie placide. Le chahut mécanique des passants s’est envolé dans le tourbillon minutieux de la ville agitée. Tes mains se cherchent, se caressent, se serrent. Le bistrot se vide de ses clameurs tardives et de son agitation quotidienne.
Alors tu me regardes avec tes yeux transparents, bercée par une lassitude brumeuse. Le double jeu de ta tristesse court sur tes lèvres dessinant une moue évanescente. Tu es seule, loin de tout. Loin des rires et des mots simples abandonnés sur le zinc terni par la vie ordinaire des gens pressés.
Immobile, je t’observe dans ce tableau furtif dessiné par le reflet métallique d’un ciel obstiné de gris, une tache de mercure ne roulant plus dans ses boursouflures magiques. Ta beauté souligne l’amertume d’une vaine attente dépourvue, désormais, d’espoir.
Le noir du cliché t’engourdit d’un réalisme désolant. Il suffirait d’un courant d’air pour que glisse sur ta joue une goutte de douleur perlant dans ses grimaces salées.
Je voudrais tant que ce soit moi que tu attendes… pour lire sur ton visage la langueur d’un sourire prometteur en récompense de ma légèreté à te faire attendre à chacune de nos rencontres.
Des émotions qui perlent sous chaque mot et l'on devient "Elle" avec son attente angoissée et ses interrogations... Un texte captivant!
RépondreSupprimer***
Attente immobile
Un grand vide au creux du coeur
Les mains se froissent
Des questions dans le regard
Se brisent sur des silences
Marie
Ta façon de parler d'attente résume ces moments là, quand ils sont sans avenir, avec force.
SupprimerC'est beau. Merci.
Très belle attente, espérance...
RépondreSupprimerQuand des retrouvailles réussies sont au bout de l'attente, elles sont belles.
SupprimerQuand l'absence est au rendez-vous...
Il reste espérance.
C'est si beau le regard qui s'éclaire, le sourire radieux qui se dessine, quand arrive enfin, la personne aimée !
RépondreSupprimerPour bien se retrouver, il faut savoir s'attendre...
SupprimerIl fut un temps durant lequel je devais attendre chaque fois une semaine pour revoir l'être aimé. Quand je le voyais arriver, on se regardait et dans nos sourires, tout le monde autour de nous s'effaçait. Merci pour ton texte qui me met quelques papillons dans la tête. Bises alpines.
RépondreSupprimerEt que virevoltent les papillons!
SupprimerBises émues de ma Loire.
" Je vous en suplie Ô mon Dieu qu'il vienne
RépondreSupprimerAvant que statue en fer je devienne !
Bonjour Letienne,
C'est romanesque à souhait texte et illustration si bien que cela fait ressurgir de très charmants souvenirs. Je dis une folle attente est bonne chose pour entretenir la flamme mais gare à ce qu'elle ne vire attente folle !
Bises et bonne soirée
Quand je les regarde au fond des yeux, les photos sont bavardes.
SupprimerCelle-ci est une belle rencontre...
Bonne soirée, bises.
Il en faut du temps pour atteindre une si belle façon d'écrire.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup. Bravo.
Du temps sans doute, de l'obstination et de la persévérance sûrement.
SupprimerLe temps ne compte pas quand on aime, et le plaisir est toujours là.
Plaisir du partage, des rencontres.
C'est par ces moments privilégiés que l'envie perdure pour un bonheur commun lecteur/poète.
Merci à vous.