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mardi 7 octobre 2025

Les clochettes volubiles du temps qui passe…

 

La Loire au Pellerin (44) le 4 octobre.

 

Dans le tourbillon d’air bousculé par un jour qui s’étiole, s’assoupissent tes rives dissimulant une tristesse retrouvée. Ton écharpe de typhas pâles ondule au-dessus de tes épaules brunies par un soleil hier opulent.

De la terrasse, désertée par les rires riches de soleil, de liqueurs, de mots affables et de mains amoureuses, s’élève ton souffle brun et tes promesses incertaines. Ton clapot régulier, métronome appliqué, libère un vent piquant annonçant la fin des heures insouciantes. C’est la lente procession de l’été où rugissent des parfums résignés.

Les tables sont nues, troublées encore par le départ des bavardages brûlants d’une sagesse qui a délavé ses rêves, messages de hasard effacés sur l’horizon.

Je te vois. Je voudrais te toucher, mais ta peau rafraichie par les humeurs d’Eole, se ride avec des regrets qui font du temps perdu une blessure aux allures de fin d’amour.

Un silence d’ombre inonde les pavés délaissés. De rares cailloux n’y brillent plus, noyés dans une solitude fade.

C’est une fin de jour vieillissant, gorgée de mélancolie… L’automne s’invite sans violence, teinté de lueurs fragiles. Tintent dans nos cœurs les clochettes volubiles du temps qui passe…


 

6 commentaires:

  1. Les clochettes tintent et nous rappellent la ronde des heures qui indifférentes s'en va en suivant le cours de l’eau qui lui aussi va finir par se perdre dans l'océan... Texte et image évoquent bien l'éphémère de toute vie...

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    1. Ce fichu temps qui passe et que je ne sais toujours pas retenir!
      Chaque moment suspendu est une trêve dans cette course sans fin.
      Sur les rives du fleuve, même suspendu, avec le vent, le temps bougeait encore.
      Seule les tables et chaises des terrasses étaient immobiles.
      Un calme bienfaiteur.

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  2. Un été finissant, une terrasse vide, où le vent commence à piquer. L' automne, douce et timide, s'avance sans bruit, avec tact et précaution, comme un nouveau propriétaire n'osant pas prendre possession des lieux, après le départ de l'ancien occupant...

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    1. Étrange ballet que la vie orchestre avec délicatesse, pour ne pas effrayer le baladin au pas hésitant.
      Un éternel recommencement pailleté de petites douceurs éphémères.

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  3. Et pourtant, l'automne est ma saison préférée, peut-être parce que justement, les bavardages ont cessé, les terrasses se sont vidées et ne reste que l'essentiel, la beauté d'une feuille morte. Bises alpines.

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    1. Le calme de l'automne après les folies de l'été est à l'origine d'une pause sage, sans bavardages futiles, dans le moelleux de coussins aux couleurs rassurantes. Seul bémol pour moi, les jours qui nous plongent dans la nuit chaque soir un peu plus tôt.
      Bises de ma Loire qui se pare de couleurs andalouses.

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