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Le rideau virevoltant de l’automne, coloré avec indolence par un soleil généreux, taquine un courant d’air inattendu. Sur le ventre de la colline, le temps s’enroule dans les vignes, effeuillant ses derniers dessous, ses dernières dentelles, pour enfin y cueillir le ronronnement du vent roux. La saison s’évanouit tendrement, libérant un soupir en guise de dernier baiser, doux comme un simple mot d’amour susurré à l’oreille de l’aimée. Promesse d’une nuit fauve.
Le reflet de la vitre dessine des remous imprécis, sauvages, épiés par nos regards engourdis. La nuit arrive de son pas léger. Le jour mélancolique lui cède sa place. Un ballet de petit jour, lumière éphémère, caresse nos corps assoupis sur le lac doré de nos draps froissés. Nos songes essoufflés se laissent emporter à la dérive par l’étrange attelage de nos silences mesurés, de notre respiration régulière.
Bientôt, nous fermerons la fenêtre, amusés par les derniers chants d’oiseaux, les ultimes vols de bourdons. Quand le soleil aura disparu, que l’air se sera rempli d’indigo, mes bras tremblants viendront se blottir contre ton corps tiède, mon buste contre ton dos. Il sera temps de fermer les yeux, de glisser mon haleine dans ton cou. Cueillir le suave parfum de vanille que ta peau douce m’offre en transparence dès que le soir s’invite en partage.

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