Il y avait dans ce temps-là... Conte de Noël au château de Chinon (37)

 

Voici un conte de Noël qui revisite nos traditionnels contes de fées. Un jeune homme, une belle princesse à délivrer, un dragon à vaincre… le tout orchestré par une baguette magique ! L’action de déroule dans un merveilleux château dont les tours crénelées se dressent parmi les algues et les poissons. Il s’agit là d’une fable aquatique inspirée d’une ancienne légende de Noël bretonne. Elle a été revisitée et transposée au bord de la Vienne, rivière qui coule au pied de la forteresse millénaire de Chinon. Véronique Guicherest sculpte, façonne, brode et tisse la matière organique. Elle a réinterprété la légende du château englouti en créant des décors immersifs, à la manière d’un livre pop-up géant. Elle a choisi d’exercer son art sur trois scènes emblématiques de la légende. Le visiteur est alors transporté au moment précis de l’heure dorée, lorsque sonnent les douze coups de minuit le soir de Noël.

 

Le château englouti et les 12 coups de minuit.

Il y avait dans ce temps-là, caché sous l’eau, parmi les algues et les poissons, un splendide château qui débordait de richesse et où demeurait une princesse victime d’un enchantement. Chaque année, le soir de Noël, tandis que sonnait minuit, les eaux s’ouvraient en deux, dégageant un chemin d’accès vers les profondeurs de la rivière où se trouvai le château. Le sortilège pouvait être rompu par un jeune homme courageux, s’il réussissait à pénétrer dans le château et à s’emparer d’une baguette magique avant que ne retentisse le 12^ème coup de minuit.

 

Mais personne n’était jamais revenu de cette aventure car la rivière se refermait sur le château au 12èmè coup de minuit, engloutissant avec lui grand nombre de braves gens. Un jour pourtant, un jeune homme décoda de tenter sa chance… Quand vint enfin la nuit de Noël, aux aguets sur les berges désertes de la Vienne, il vit les eaux s’écarter comme un rideau et il découvrit le château féérique qui brillait de mille feux.

 

Irmine, la reine de l’hiver, la sorcière qui a jeté le mauvais sort à la princesse.

Le jeune homme ne fit qu’un bond vers l’entrée du château, de sorte qu’il pénétra dans la cour quand sonnait le 3^ème coup de minuit. Il franchit la porte et s’élança dans la salle des gardes où l’attendait une ribambelle de chevaliers transformés en statues par la puissance du sortilège.

 

Au centre de la pièce, une main sortie de nulle part lui tendait une baguette en or provenant d’un petit arbre magique. Mais lorsque le 6^ème coup de minuit retentit, des voix enchanteresses se firent entendre afin de le détourner de son objectif. Un instant, et un instant seulement, il faillit se laisser charmer. Il résista. Dans un ultime effort, il réussit à saisir la baguette tandis que sonnait le dernier des 12 coups de minuit. Seul un cœur pur pouvait rompre l’enchantement ! Le jeune homme tenait la baguette, et la rivière, obéissant désormais à sa volonté, ne recouvrit pas le château.

 

Le jeune homme aperçu la princesse. Un dragon aquatique recouvert d’écailles mordorées était enroulé à ses pieds. En rompant le sortilège maléfique avec sa baguette, notre héros avait rendu la bête monstrueuse totalement inoffensive. La princesse délivrée tendit le bras à son vaillant sauveur et lui offrit sa main.

 

À leur retour sur la berge, on fêta cette nuit-là le plus beau et le plus joyeux des Noëls.