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lundi 25 avril 2022

L'instant.

 

La nuit bouscule l'obscurité paresseuse du crépuscule famélique
et le jour s’enfouit sous un épais édredon de plumes indigo.
Le monde s’assoupit…
La sagesse nonchalante du silence semble tenir le gouvernail.

Au loin,
la colline fait vibrer son moulin bleu roi
aux ailes blanches
se moirant du dernier clin d’œil solaire,
parsemé des miettes d’un acier vaporeux.
La venue du noir trouble l’horizon...

La pluie blanche du soir a offert à la terre sa musique caressante,
prometteuse.
La symphonie éteinte,
les corbeaux ombrageux ont quitté le bal.

Le vent,
héro au sourire clair,
la tête basse, le col relevé,
court retrouver la lune,
ses dentelles diaphanes,
ses bras tièdes.

Les nuages abandonnent le ciel lisse et sauvage
pour laisser s’égrener,
au cœur du rire des vignes,
des pépites d'or
venues embrasser nos rêves d'enfants.

C’est l’heure.
L'heure du voyage agitant ses draps de brumes dans le lit de nos envies,
ouvrant ses tempêtes tourbillonnantes au fond de l’océan de nos attentes,
offrant aux rideaux de notre alcôve
ses murmures sauvages pour nos mains étonnées.


4 commentaires:

  1. Ce doux moment où tout s'apaise prend une dimension merveilleuse avec tes mots !
    Bonne soirée depuis mon île sous les étoiles

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    1. C'est l'instant qui est merveilleux... pour que les mots viennent en douceur...

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  2. Le miracle infini d'un jour qui vient s'éteindre
    Avant qu'un autre naisse et toi poète aux vers
    D'aquarelle en saisis les bleus, rouges et verts.

    Bonsoir Letienne,
    Je te reposte le quatrain en hommage à ton magnifique poème mais je ne me souviens plus du commentaire alors simplement bravo poète !

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    1. Ces crépuscules sont des moments précieux.
      Le poète se fait peintre...

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