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mercredi 17 mars 2021

Le bac du Pellerin (44)

 


Le bac se joue de ton eau, ma Loire,
Dans le remous de tes jupons gris et brun.
Avec un lent balancement infatigable,
Il fait glisser ses mains d’une berge à l’autre,
Doigts délicats,
Battements d’ailes de mouette blanche,
Curieuse,
Silencieuse,
Scrutant le courant.

Le bac est caresse géante,
Main de fou sur ton cœur de fleuve,
Arrachant tes sursauts indomptés,
Tes soupirs alanguis sous ta peau granitée.

Il est le métronome inlassable,

L’horloge du temps fuyant au balancier d’or incrusté dans le creux de tes reins,
Agitant ton onde puissante,
Dégustant ton infatigable plaisir,
Faisant battre ton cœur d’amante.

Une ligne jaune se borde de soleil,
Ton rire se faufile dans le clapot rond
Chatouillant d’écume le flanc gris de la coque claire.

C’est un voyage entre parenthèse.
Mes yeux sont ailleurs en étant nulle part,
Ravis de se laisser bercer par le va-et-vient
Sage entre tes rives captives.
Je sens ta main sur ma nuque,
Tes lèvres sur ma bouche,

Baiser amusé
Serti de bruine argentée.

 

2 commentaires:

  1. Ta Loire est femme, letienne, et attend ta main dans sa chevelure déposée gracieuse sur ses épaules arrondies...

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