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vendredi 28 mars 2025

Le soir.

 


 

Le soir,
Comme, sur ta peau douce, un foulard.
Un soir hésitant, timide, dérisoire.
Un soir où se confondent les noirs
Sur le miroir de la Loire.

Des remous silencieux, blafards,
Sous un ciel prenant son fard…
S’agitent ton jupon, ses dentelles,
Ton rire pastel, rebelle.
La lune danse à la lisière de ton regard,
Et mon attente largue les amarres.

Déjà la nuit sourit au bord du lit…
Tes mains glissent dans les plis
Interdits.
Les draps s’égarent comme la Loire dans le brouillard.


mercredi 19 mars 2025

Son masque décoloré.

 

Image rencontrée sur le net

Le regard clair sonde l’horizon sombre qui engloutit une silhouette se rapetissant dans l’air du jour, à chaque pas. Les dentelles tamisent la lumière affolante et glaçante. L’ombre de l’amant, plantée de l’autre côté de la vitre dans un décor engourdi par les derniers brouillards de l’hiver, reste muette. Pas un geste de la main. Pas de gêne, pas de regrets.

Elle ne pleurera pas. Elle lui a tout dit, d’une voix douce, assise dans la pénombre, sur le bord du lit défait, transparente et fière. La lâcheté de jouer avec son cœur, avec son corps. Caresses froides dans les plis de ses secrets. Guettant le râle. Le frisson. Elle s’est lassée de vivre des nuits où l’amour ferme les yeux sournoisement sous son masque décoloré.

dimanche 16 mars 2025

L’infamie est d’affamer.

 


Le satin de mes silences
ronronne
dans
le creux de mes peurs.
Et la pluie règne en maitre
au cœur de la campagne glaciale

un horizon gris jette ses cris sourds
dans la folie du vent.

Le monde meurt
et
l’homme sauvage chante
au
milieu d’un tourbillon mortifère.

La raison s’est laissé gangréner
par
un fiel toxique
se glissant dans nos veines
sournoisement.

L’infamie est d’affamer.