Pages

mercredi 15 octobre 2025

seule l’heure tremblante sait les mettre en rang…

 

Image sortie du net...

 Le ciel bleu, emmitouflé jusqu’aux oreilles dans un châle flamboyant aux couleurs de l’automne, chaleureux et moelleux, agite sans relâche les tignasses échevelées des enfants. Leurs jeux, enveloppés de dentelles faites de rires débridés, de cris indociles, roulent et glissent sur les pavés clairs de la cour de récréation, à l’ombre des silhouettes des platanes presque assoupis. Derniers témoins du temps s’enfuyant, les feuilles brunies par le soleil moribond durant la folle saison, virevoltent dans un ballet intemporel. L’innocence du monde court en tous sens, tantôt poussée, tantôt tirée, toujours chahutée.

Dans un coin perdu, à l’égard des regards, comme une empreinte inattendue, comme le vol d’un oiseau imprévisible, la sagesse discrète des bavardages des plus grands flâne. Petits soupirs en paquets de buée s’évadant des lèvres innocentes.

Le jour est timide, le soleil pâle. Les élèves ignorent la cloche jusque-là endormie qui se réveille pour imposer le silence. Pourtant, seule l’heure tremblante sait les mettre en rang…

 

mercredi 8 octobre 2025

L'amour n'est plus très loin...

 

Photo découverte sur le net.

 

Une partie de ce bonheur de flanelle tendre qui te va si bien, capitonne ton sommeil comme une demeure rassurante. Le jour s’effiloche dans les ourlets d’une ouate blanche et grise. Dans une boite de silence, tes songes en patience, la douceur de ta peau de pêche, la saveur de ton parfum de vanille, envoutent l’immense territoire de tes démons. La nuit n’est plus très loin. Tes yeux clos, soieries brillantes de fantaisie en route pour la passion, frémissent juste assez pour oublier la patience de l’horloge déjà endormie.

Tes cheveux fins trainent sur ta joue assoupie. Une main tendre retient ta fatigue. L’amant calme, ensorcelé, observe la fin du jour enrober ton corps nu avec les lacets bleu d’une nuit hésitante. La porte entrebâillée de ta chambre, aux saveurs discrètes, laisse passer une poésie mutine aux ardeurs muettes.

L’amour n’est plus très loin, il attend demain.

 

mardi 7 octobre 2025

Les clochettes volubiles du temps qui passe…

 

La Loire au Pellerin (44) le 4 octobre.

 

Dans le tourbillon d’air bousculé par un jour qui s’étiole, s’assoupissent tes rives dissimulant une tristesse retrouvée. Ton écharpe de typhas pâles ondule au-dessus de tes épaules brunies par un soleil hier opulent.

De la terrasse, désertée par les rires riches de soleil, de liqueurs, de mots affables et de mains amoureuses, s’élève ton souffle brun et tes promesses incertaines. Ton clapot régulier, métronome appliqué, libère un vent piquant annonçant la fin des heures insouciantes. C’est la lente procession de l’été où rugissent des parfums résignés.

Les tables sont nues, troublées encore par le départ des bavardages brûlants d’une sagesse qui a délavé ses rêves, messages de hasard effacés sur l’horizon.

Je te vois. Je voudrais te toucher, mais ta peau rafraichie par les humeurs d’Eole, se ride avec des regrets qui font du temps perdu une blessure aux allures de fin d’amour.

Un silence d’ombre inonde les pavés délaissés. De rares cailloux n’y brillent plus, noyés dans une solitude fade.

C’est une fin de jour vieillissant, gorgée de mélancolie… L’automne s’invite sans violence, teinté de lueurs fragiles. Tintent dans nos cœurs les clochettes volubiles du temps qui passe…