Tréhorenteuc vue des crêtes; |
Il y a la nuit qui s’efface dans les douces langueurs du jour naissant. Le matin se conjugue au présent avec un soleil frémissant. C’est dans ce matin pâle et décoré de silences fugaces que nous nous rendons à Tréhornteuc pour une balade en partie dans les landes de Brocéliande.
Il existe dans les hauteurs du village un site à découvrir : le Jardin aux Moines. La balade est vite sauvage. Il faut s’aventurer sur un sentier abrupt où une roche claire tapisse notre chemin. Puis la boue et des flaques débordant de la pluie nocturne. Puis la forêt d’où… s’échappent des petits rires qui résonnent comme des éclats de pierres sucrées… des korrigans… est-ce possible ?
Des chevaux. Est-ce ceux des chevaliers de la table ronde ?
Nous empruntons un long passage où les arbres nous entourent de leur sage bienveillance et, au bout de cette entaille dans la forêt, des roches dressées dans un décor de conte : le jardin aux moines !
Ce que dit la légende:
Aux temps où saint Méen dirigeait son abbaye, le seigneur Gastern régnait sur Tréhorenteuc et ses environs. On aurait difficilement trouvé plus cruel, plus jouisseur, plus impie et plus violent que lui. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, il était entouré d’une bande de soudards aux mœurs tout aussi sordides. Le neveu de Gastern, moine auprès de saint Méen, tentait d’apporter un peu de lumière dans tant de noirceur. Son oncle ne faisait que se moquer de ses efforts. Mais lorsque le jeune homme le supplia d’assister aux vêpres de la Toussaint à Tréhorenteuc, Gastern partit d’un grand rugissement de colère. « Je n’irai pas chanter parmi tes moinillons, hurla-t-il, je ne m’inclinerai pas devant ta croix. Comme mes ancêtres, je suis la terreur de ceux qui vivent sur mes terres ; demain je chasserai ! Malheur aux hommes, aux femmes et à tout gibier qui croisera mon chemin. Chante pour-moi si tu veux, et prie ton dieu, si faible ! »
Tout le jour de Toussaint, les crêtes et les vallées, les landes et les bois retentirent de l’aboiement des chiens. Depuis Tréhorenteuc, on entendait sonner les trompes, hurler les hommes et hennir les chevaux. Mais lorsque les paroissiens sortirent des vêpres, un profond silence accablait les landes et la forêt. Et nulle lumière ne brillait plus derrière les fenêtres du manoir. La nuit avait fini par voiler les crêtes, d’ombres et de brumes épaisses. La chasse n’était pas rentrée.
Source : https://www.broceliande-vacances.comBalade du Jardin aux Moines, 24 avril 2023. 8km.
A suivre...
Je suis toujours fascinée par tes photos et ton reportage... Là, c'est un endroit que je ne connais pas ... A découvrir pour de prochaines balades en Bretagne...
RépondreSupprimerFascination, maître mot de cette aventure.
SupprimerUne découverte forte dont je peine à me défaire tant la rencontre a été magique.
Tes descriptions du paysages nous mettent bien en conditions pour écouter la légende... J'ai l'impression d'y être !
RépondreSupprimerJ'ai tenté d'être au plus juste de mon ressenti.
SupprimerJ'ai pris une foule de notes pour chaque instant, essayé de ne rien oublier.
Ces 5 jours auront été au delà de mon attente.
Si " Qui sème le vent, récolte la tempête "
RépondreSupprimerQui plante dents disparaît sans cor ni trompette !
Bonsoir Letienne,
Elle me plaît bien cette légende-là !
Bises
Heureux que tu y trouve ton compte dans tous ces contes.
SupprimerBises.