La nuit fragile va bientôt fermer ses portes au bout de ton chemin.

 

La nuit fragile va bientôt fermer ses portes au bout de ton chemin.
La lumière va s’éteindre et mes quelques mots d’amour,
égarés sous tes pas froids,
auront fini par s’effacer.
J’aurai juste perdu mon temps à espérer les tiens.
Pourquoi me suis-je attaché à tes silences,
coincés entre ta peau blanche et ton masque de marbre,
austère,
sans sourire ?
Pour tromper le manque,
Je m’accrochais à mes rêves flous,
chaque soir un peu plus insaisissables.
Bouées chahutées par un épais remous d’encre couronné d’écume.
Et mes mains tremblantes…

Voilà mes mots d’amour emportés par le vent.
Une enfance perdue à chercher tes mains...
Il me faut oublier ce temps gâché ensemble.

J’attendais des souvenirs tendres,
des voyages sucrés,
des gourmandises à ne plus pouvoir en dévorer.
Mais l’amour en toi n’existe pas.
Ton cœur est sec,
mort.
Mes rires insouciants,
offerts avec les couleurs sensibles de mon âge,
ont glissés de tes mains pour venir mourir,
dans un fracas blanc,
sur le chemin caillouteux où nos pas se fuyaient.

Je laisse enfin ton souvenir sur le bord du chemin,
et rien ne m’empêche plus de vivre l’enfance que tu m’as trop longtemps volée.

N’oublie rien dans tes valises,
emporte tout.