Forêt de Saint Nicolas de Bourgueil, dévastée par la tornade de juin 2021. Photos de 2023. |
Un vent délétère agite l’horizon avec acharnement, étirant les ombres fragiles des nuages perdus dans le ciel bleu froid du jour. L’hiver s’ennuie, mi coloré, mi gris, auprès des vignes taillées avec force, où ronchonnent de curieux tourbillons. La pluie battante de la nuit a fait son œuvre et des sillons tapissés de pierres crème ont ouvert la terre en de longues plaies béantes. Sur les chemins trempés, la boue git autour de flaques sombres ou se regardent les arbres nus et tremblants.
Je me saoule du vent égaré dans mon écharpe, les mains collées dans les poches, les yeux engourdis pas la fraîcheur de l’air. Le soleil est là, coincé dans ce décor piquant, bousculé par les bourrasques belliqueuses. Dans cette nature en colère, je retrouve l’aigreur des frissons d’il y a deux ans. Je retrouve le paysage d’apocalypse. Le sol meurtri, les arbres arrachés.
Il faudra encore beaucoup de temps pour que toute chose retrouve sa place. Le murmure des feuilles sur les branches. Le chant des fleurs dans les fossés. L’éclat de l’eau sur les étangs. Le ballet incessant des oiseaux besogneux dans le début du printemps.
l'homme, ce grand prédateur a encore une fois de plus détruit ce qu'il y a de plus beau, la nature et sa biodiversité... il faut 40 ans pour qu'une forêt réapparaisse... un grand désastre , notamment pour les Landes lors de l'été dernier
RépondreSupprimerLa désolation après l'enfer.
SupprimerJe ne reverrai jamais cette belle forêt élégante et vivante.
Je n'ai toujours pas retrouvé mes chemins préférés.
Je pense à mon village, Saint Martin Vésubie. Aux ravages de la tempête Alex.
RépondreSupprimerEt je frissonne comme toi en regardant le désastre s'éloigner à la vitesse de l'escargot. Il faudra encore beaucoup de temps. Et dans les coeurs, une meurtrissure à jamais.
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La terre nue, ces arbres découpés et entassés, morts.
SupprimerLa nature fait son œuvre à la vitesse d'un escargot, tu as raison.
Et c'est tellement triste que je n'ai même pas la force d'avoir la rage.
Demain me fait sacrément peur.
Bises dépitées.
Oui, il faudra du temps, du temps, du temps.. en encore du temps.
RépondreSupprimerDu temps, des souffrances et des larmes.
je sais qu'à terme la nature reprend ses droits...
SupprimerBeaucoup de monde s'attache à tout mettre en œuvre pour un retour presque normal le plus vite possible.
Mais ce paysage désolant m’attriste tellement.
Se résoudre à semer malgré l'accablement
RépondreSupprimerDe voir champs et forêts autrefois prolifiques
Nous offrir à présent leurs mines terrifiques
Qui n'échoiront autant, après, probablement.
Bonsoir Letienne,
Comme je comprends ta détresse ! Nous avons tous je crois au fond du cœur la blessure
d'un endroit a présent démoli, détruit ou disparu qui nous faisait du bien. Moi c'est aux Antilles,
la savane de Fort-de-France que je n'ai pas reconnue en 2019 en retournant en Martinique et
je me rappelle ma désolation. Partout où la nature se meurt ou est détruite, assurément l'homme
creuse sa tombe !
Bises de nuit
La planète ira bien mieux quand l'homme aura disparu.
SupprimerQuel gâchis!
Bon weekend, bises.
Oui, il faudra encore du temps. En même temps, la nature et cette tornade font ce qu'elles veulent. Et donc il faut laisser le temps à cette nature de se régénérer. Peut-être que l'homme pourrait quand même nettoyer un peu mieux ces arbres morts... Bises alpines.
RépondreSupprimerLa nature mène la danse et fait ce qu'elle veut. C'est juste.
SupprimerMais le tableau de cette forêt détruite est de plus en plus difficile à accepter.
Bises de ma Loire.
Quel désastre!... Pas de mots devant tes photos et ton texte
RépondreSupprimerDésolé, j'ai eu des difficultés pour valider ton message. Ça a fini par fonctionner.
SupprimerTu as raison, les mots sont durs à trouver... le cœur n'y est pas.
La lucidité t'amène à un certain pessimisme pendant que d'autres, ne réalisant pas l'impact de notre façon de vivre continuent à agir comme si de rien n'était. Qu'avons nous fait, que faisons nous, que laissons nous à nos enfants. Les "dieux " de la terre se rebellent et ils ont raison. Randonneuse, je me rends compte au quoditien de ce désastre. Bonne après midi.
RépondreSupprimerLe constat de toutes ces rebellions naturelles nous laisse sans voix.
SupprimerOn pourrait dire sans voie d'avenir.
Du temps, et beaucoup de travail aussi.
RépondreSupprimerLa nature est toujours la plus forte. Elle détruit, mais elle reprendra le dessus, c'est sûr...
Oui, la nature est forte, mais avec toutes ses blessures: pour combien de temps?
SupprimerElle renaitra vraiment le jour où l'homme aura disparu...
Voir un arbre à terre me fend le cœur mais la nature est la plus forte, elle survivra... Nous peut-être pas mais Elle oui...
RépondreSupprimerTon texte est superbe, comme toujours
Bises cher poète
La nature sans nous sera bien plus belle.
SupprimerUn texte qui résonne en écho à moral ces temps-ci.
Je suis autant fatigué qu'impuissant devant ce désastre.