Voilà un jour où la pluie engourdit
l’aube grise égarée dans un ciel noir.
Le soleil s'est évaporé…
Des perles nacrées,
vacillant dans le vent,
se sont attardées sur les grappes,
hier encore offertes à la chaleur.
La triste aurore aux lointains parfums des vignes en fleur…
Alors,
reste.
N’allume pas la lampe.
Que ruisselle encore dans nos yeux la douce musique bleue de nos souffles se
confondant.
Laisse se dérouler tes bruns cheveux sur l’oreiller, là où se reposent nos
baisers feutrés.
Laissons la pluie sans écharpe prendre froid.
L’averse finira bien par se taire.
Sa pesante mollesse ne tambourinera plus guère sur nos persiennes closes.
Oublions
ce jour qui nous blesse.