La vie me bouffe le cœur.
Les jours s’écrasent dans la misère de son étui de
cuir desséché.
Mes chaussures s’essoufflent à trop marcher ;
leurs semelles craquelées laisse entrer des cailloux qui blessent mes rêves
fantômes…
J’avance vers demain, sans assurance, les yeux
plissées face au soleil.
Quelqu’un m’appelle…
Je suis l’écho de sa voix pour trouver La Voie.
J’ai laissé mes certitudes dans une armoire en
chêne, fait de planches volées à un arbre abattu bien avant ma vie. Sa veine
claire renferme toute une foultitude d’existences qui chatouille mes souvenirs.
Et l’odeur ancienne du bois serti de tendres silences, de murmures attentifs
aujourd’hui évanouis… Trace fugace du temps passant le long de mon chemin
défoncé, aux ornières sauvages, pièges dormant.
Et pourtant j’avance.
Ces temps-ci, je vis entre Orléans et Nantes, très
occupé à embrasser mes enfants, mes petites filles…
Demain sera ce qu’il sera, mais ce qui est pris
chaque jour partagé est bel et bien pris.
Je suis loin de la toile d’internet… absent en
écriture.
Vu ce qui germe en moi, il vaut mieux que je mette
tout ça en sommeil.
Je vous embrasse.