Le portail n’est pas bien grand, il baille à peine,
comme un sourire timide peut offrir ses dents blanches et ses lèvres roses à un
baiser malicieux. L’air flotte dans la canopée des arbres, en une main légère
plongée dans leur chevelure verte. Le soleil blanc danse, un pas, puis deux,
glisse, et s’enfonce dans les nuages.
La surprise est au rendez-vous. Elle enfile ses
gants d’émerveillement et nos yeux plongent au cœur d’un rêve improbable.
Une magique élégance guide notre voyage dans un entrelacs
de verdure qu’auréolent des toupets blancs, des hydrangeas lumineux, balancés
par un courant d’air facétieux. Cette beauté, sauvagement organisée, laisse chuinter
un filet d’eau de fontaine…
Il y a donc, caché dans un recoin de ce théâtre d’arabesques,
un bassin qui chantonne.
Il nous attire pour enfin nous piéger dans un
incroyable écrin de couleurs, de lumière.
Là, posée comme une libellule sur la fleur d’un
nénuphar, une fillette plonge son regard innocent dans un livre grand ouvert.
Elle laisse courir ses doigts sur les pages du
temps qui passe, sans relever la tête, oubliant le jour fugace qui habille ses
jeunes années.
C’est un instant rare, savoureux, tendre.
Je pose mon regard sur ton silence et tes cheveux
emportés dans le contre-jour. Je mesure ton enchantement, prends ta main, et
nous frémissons de concert.
Le jardin de Castillon, le 5 septembre 2019. (14)
Le paradis existe donc sur terre. Quelle magnifique description de ce lieu enchanteur qui fait rêver, comme la petite fille devant son livre. Bises alpines et bon jeudi.
RépondreSupprimerJe n'imagine pas le Paradis, mais cet endroit pourrait bien en faire partie...
SupprimerBonne soirée.
Il y a certains endroits qui loin des tourbillons de la vie offrent beauté et paix de l'âme...
RépondreSupprimerMerci pour cette belle page poétique, pleine de rêves.
Et c'est si bon de les dénicher!
SupprimerUne pause heureuse, un peu comme un rêve.
Ça fait du bien.
J'ai cherché où se trouvait cet Eden, quel était ce jardin qui faisait ainsi couler l'encre de ta poésie, nous transmettait tes émotions et te faisait vibrer . J'ai trouvé , Monsieur Google est toujours un bon guide . Un seul pincement au coeur : 900 kms à parcourir pour les visiter.
RépondreSupprimerOups! Ça fait un peu loin...
SupprimerC'est bien dommage, tu aurais peint de belles aquarelles, j'en suis certain.
Quelle merveille letienne. Tes mots cueillis, si gentiment offerts, remplissent nos coeurs de bonheur, de paix ; une immense poésie qui chante de façon élégante, fleurit et réchauffe le creux de ce bel Eden de Castillon ! Merci.
RépondreSupprimerBise provençale.
Le partage, voilà mon moteur!
SupprimerHeureux de te faire plaisir.
Bises de la Loire.
Il est comme un jardin secret, révélant peu à peu ses multiples splendeurs.
RépondreSupprimerTu le décris magnifiquement bien, Letienne, et tes photos sont très belles.
Merci à toi.
Parler d'un lieu aussi magique est simple, il faut se laisser glisser dans le bonheur de l'endroit.
SupprimerDevenir complice d'un moment.
La plume fait le reste...