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mercredi 15 mai 2024

Un fou parfum de poésie.

 

Saint Brévin l'Océan (44), un après-midi enchanté.
11 mai 2024.

 

La plage, allongée dans le bleu tremblant de la moitié du jour, s’agite, rêverie colorée d’une étonnante poésie. De ses frissons d’écume perlent des étincelles d’eau salée, bouillonnement de brisures de ciel sur une couverture d’ombres serrées. Le sable dresse sa toison ocre, poussière de coquillages lunaires, descente de lit improbable où s’attarde le rire des enfants.

 


Par bouffées généreuses, un murmure marin aérien passe sa main tiède dans nos cheveux pour y dessiner la légèreté du temps. L’Océan laisse courir son imagination jusqu’au chemin bordé de pins élancés sous leurs tignasses vertes.

 


Nos cœurs battent de concert, nos mains se serrent et la dentelle turquoise se met à danser dans des tenues d’apparats au fou parfum de fantaisie. L’heure est belle sous ses masques gorgés de couleurs. L’air s’engouffre dans des fanfreluches pleines de panache et la fête se met à tourner dans nos yeux. Toute l’agitation d’un monde de saltimbanque s’est donné rendez-vous sur la terrasse de l’été, sur cette grande place offerte aux rêves.

 


Alors commence le mouvement surprenant des toiles arc en ciel, éternelle magie éphémère réveillant notre âme de Gavroche sans cesse en quête de fabuleux. Se jouant des ficelles invisibles, des fées fantasques nous promettent un voyage immobile d’exception. Le tintement de leurs clochettes nous montre le sentier de la félicité.

 


J’aime ces doux instants enrobés de fantaisie, quand le jour oublie de s’endormir pour venir nous étonner, quand la fatigue s’évapore et que la vie se déguise en un bonheur simple : une plage, des songes d’enfants devenus toiles volantes, et un peu d’air tiède.

 



mardi 14 mai 2024

Les rides du soir se perdent...

 

Doux coucher de soleil au Pellerin (44). 14 mai 2024.

Je viens bien chercher dans les ombres sages du jour s’évaporant, tes bouts de rêves enchantés, petites merveilles qui réveillent le cœur de l’amant que je suis toujours. Voilà la magie tendre des soirs aux couleurs de feu. Le voyage est au bout de tes bras. J’entends ton chant chargé de sucres bruns, de baisers brûlants, de rires chahutés par l’élégance des remous du fleuve ému. Ce soir, te voilà l’andalouse endiablée que mon corps espérait. Ta robe vole, tes mains me caressent avec une agitation animale où ronronnent des castagnettes de folie. Tes reins se cambrent dans la lueur incandescente. L’incendie du ciel m’offre tes étincelles musicales libérées par un enfer fougueux. L’haleine du vent, gorgé de souffre, porté par la Loire, te déshabille d’un geste savoureux.

Et les rides du soir se perdent déjà sur le miroir improvisé de ta peau dénudée.

 

lundi 6 mai 2024

Je ne dors pas encore et tu t’agites.

 


Les nuages pleurent lourdement sur l’horizon
avachi dans d’obscures lumières insondables.
Les arbres,
inondés de silences obséquieux,
tremblent,
funestes funambules.
Les restes du jour ont relevé leurs jupes
et le vent froid agite leurs dentelles déchirées,
linceul blafard.

Pourtant,
tenace,
la vie s’accroche aux remparts de la nuit mouvante
murmurant des chants d’hiver.
Je ne dors pas encore et tu t’agites,
fragile,
dans nos draps de doute.
Serpente,
dans l’air taché d’étincelles grises,
des envies qui ne viendront plus.

Ce soir,
j’ai perdu mes idées noires dans tes cheveux cendre,
et fermé mes yeux sur ton corps endormi,
le souffle plein de soleil.