Et la vie déroute l'existence... |
Dans cet après-midi frileux s’étiolant dans la pâle chambre où tu ne dors pas, des ombres fidèles dessinent des regards confus, des sourires bouleversés, émus. Des bavardages lointains se diluent dans l’air médicalement parfumé de silence. Tes mots, murmurés sur ton oreiller, s’échappent, fatigués, de tes songes douloureux, ce royaume sauvage où tu t’enlises comme dans un refuge. Qu’es-tu devenus, toi le bon vivant à l’âme joyeuse, au verre rempli de promesses, à la table garnie d’humanité ?
Je vois tes mains nouées, blanches, fragiles témoins de ton existence généreuse.
Ma gorge se serre.
Mes yeux me brûlent.
Qu’es-tu devenu ?