Petites étincelles d’un espoir égaré.
Elles sont légères, presque fragiles, flottant dans le vent et ses dentelles de brumes glaciales. De doux silences enrobent leurs murmures veloutés. Dans la soif des foulards ourdissant l’horizon, se faufile une montagne de rêves que la nuit, frileuse, peureuse, finit par ignorer.
Le jour, déjà assoupi, se cache derrière des rideaux de brume que les avions sauvages scarifient d’une vapeur blanche, piquée de taches rouges dessinées par le soleil agonisant. La saveur d’un soir n’a pas le même parfum, le même goût, les mêmes couleurs sur chacune des terres où il se couche.
La douleur épaisse de la faim, du sommeil éternel, jaillit sans relâche des lourds tourbillons de poussière imaginés par des bourreaux aveugles.
Je grelotte. Le soir meurt dans ma vie.
Des enfants terrifiés pleurent leurs parents évaporés sur des terres que je ne connais pas.
Et le monde libre, insouciant, pétri de paix, prépare ses vacances…