Le jour décline, penaud, sur l’horizon embrassé par un crépuscule chaste et apaisé. L’air devient un silence lourd et bleu. Le ciel pensif s’égare dans un rougeoiement dilué par la nuit s’avançant, à pas de loup, entre hier et demain.
La longue écharpe de pierre et de bois mêlés menant au Mont, serpente dans un entremêlât de contre jours où dort une prairie bercée par le clapot de la mer déjà revenue, tout en douceur, tout en patience.
Le vent se fait plus vif. Il gomme les sombres soubresauts d’un juillet brûlant où l’homme que je deviens avance le cœur serré. Le ciel ourle dans une danse vaporeuse ses nuages effilochés, comme la main affectueuse d’une mère caresse la chevelure de son enfant.
Le soir est beau.
Le lieu est magique.
Et mon âme tremble à m’en fermer les yeux.